Aux Vertus des Plantes
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Plantes P, Q, R

Rose Rouge

Beaucoup d’auteurs ont attribué à la Rose rouge une grande efficacité contre la tuberculose. Inventée par les médecins arabes, la conserve de Roses, ou djelendjoubin, était considérée par Avicenne comme spécifique de la phtisie, et ce remède continua à avoir du succès auprès des médecins du Moyen Age et de la Renaissance.
Le Dr Roques préconisait encore au siècle dernier cette conserve de Roses, et le Dr Leclerc la recommandait en citant des observations médicales à l’appui. La valeur tonique de ce remède le rend utile, de toute manière, aux gens fatigués et débilités.
Tonique et astringente, la Rose rouge est aussi prônée, à l’instar de Cazin, dans les écoulements muqueux chroniques, la leucorrhée, les hémorragies et la diarrhée.
Au temps de Napoléon, cette Rose eut une telle réputation que les médecins-majors des armées impériales venaient en personne à provins pour se ravitailler en pétales séchés et préparés : on les utilisait dans la dyspepsie, les entérites, les maux de gorge, la débilité, les maladies de peau et les affections des yeux.
L’essence de Roses contient une substance fortement anesthésique qui explique l’utilisation de l’eau distillée de Rose comme collyre, pour calmer la douleur de l’inflammation. Sa valeur antiseptique, de plus, est considérable, puisqu’une communication faite à l’Académie des sciences révèle que, employée à 1 ou 2 p. 1000, elle a une action stérilisante aussi active qu’une solution à 5 p. 1000 de phénol. Des recherches récentes, faite par P. Tanret et L. Jacques, on montré qu’une macération aqueuse de Rose rouge était douée de propriétés antibiotiques puissantes contre des ennemis aussi sérieux que le staphylocoque, le colibacille, le protéus, le pyocyanique.
Pour l’usage externe, la Rose rouge est utilisée pour son astringence, en lavements contre la diarrhée, en gargarismes contre les angines, en injections contre les pertes blanches.
Elle est très utilisée pour les soins de la peau et entre à ce titre dans de nombreux remèdes : pommade rosat, eau distillée de Rose, vinaigre de rose, encore en usage dans le nord de la France, pour traiter les plaies qui suppurent.
Elle eut aussi une certaine réputation contre les hémorroïdes. Un texte ancien d’Assyrie-Babylonie, retrouvé dans les tablettes de Gilgamesh, donne une recette de « suppositoire », composé de pétales de Rose broyés et de térébenthine, à introduire dans l’anus « graissé avec de l’huile de Cyprès ». Arnaud de Villeneuve, célèbre médecin espagnol du Moyen Age, recommande la recette suivante dans son ouvrage Regimen sanitatis : « Faites bouillir dans l’eau un sachet composé de 3 parties de feuilles de Rose et de 4 de feuilles de Myrtille ; exprimez-le et que le malade y reste longtemps assis dessus, matin et soir » (en somme, une façon intelligente d’envoyer son malade dans les roses…).

La Rose à cent feuilles (Rosa centifolia) sert à préparer l’eau de Rose, ainsi que la Rose de Puteaux et la Rose de Damas.
La Rose sauvage est la fleur du Rosier sauvage ou Eglantier.





Pin sylvestre

Possédant des propriétés antiseptiques et expectorantes connues de tous, les bourgeons de Pin sylvestre sont employés dans les catarrhes bronchiques, la grippe, les rhumes rebelles et les affections pulmonaires chroniques. On leur reconnaît aussi une action excitante et diurétique et leur usage s’étend au traitement des inflammations de la vessie, du rhumatisme, de la goutte, de la leucorrhée et des maladies de peau. Mais leur indication principale demeure le traitement des maladies des voies respiratoires.

En Allemagne, on prépare avec les aiguilles une « laine des forêts » (Waldwolle), servant à la matelasserie, et renommée pour en faire des matelas aux rhumatisants. On fait bouillir, pour l’obtenir, les aiguilles dans l’eau alcaline et on retire ensuite de cette eau « l’huile essentielle de bois » utilisée en bains contre la goutte et les rhumatismes. On prépare aussi un « sirop balsamique d’aiguilles de Pin ».

Pavot officinal

Les Assyro-Babyloniens utilisaient déjà le Pavot comme anesthésiant, ainsi d’ailleurs que les Hindous.

Mais ce sont surtout les Chinois qui mire en honneur, comme narcotique, le suc du Pavot ou opium. En dehors de la guérison, l’apaisement de la douleur n’a-t-il pas toujours été le but suprême de la médecine ? C’est pourquoi, de son côté, Sydenham a pu déclarer que « sans le suc de Pavot, la Médecine aurait été manchote et bancale ».

En France, les capsules de Pavots ne sont plus délivrées en pharmacie, en l’absence de prescription médicale, depuis le décret de 14 avril 1911.

Elles étaient utilisées après avoir été privées de leurs graines, qui sont dépourvues de pouvoir narcotique et apportent un élément huileux indésirable. On les employait comme sédatif général, comme calmant de la toux et de la douleur. Mêlées à la racine de Guimauve, elles permettent de préparer le « gargarisme calmant du Codex ». On les utilisait aussi en lavements contre les douleurs abdominales. Les feuilles de Pavot entrent dans la composition de baume Tranquille.

Quant à l’opium, il était un des éléments de la plupart des calmants et, à ce titre, il entrait dans plusieurs préparations galéniques, dont beaucoup sont abandonnées par la thérapeutique actuelle (extrait thébaïque, poudre de Dover, teinture d’opium, sirop diacode). D’autres sont encore utilisées (laudanum de Sydenham élixir parégorique), mais assez rarement, à titre d’antalgique. En pratique, de nos jours, on emploie plutôt la morphine, alcaloïde extrait de l’opium.


Raifort

Ses vertus ne sont pas sans rappeler celles de son cousin, le Cochléaria officinal. Comme lui, il est un des végétaux antiscorbutiques les plus puissants. Ses énergiques propriétés apéritives et stimulantes le font employer contre l’anémie et le manque d’appétit. Il tonifie l’estomac et en excite les sécrétions. Diurétique, on l’emploie aussi dans l’hydropisie, la goutte et les rhumatismes. Expectorant, on l’administre dans les catarrhes chroniques, l’asthme, la bronchite.
La racine de Raifort doit être récoltée à plus d’un an et à moins de deux ans. Elle ne perd pas ses propriétés par sa dessiccation lorsque celle-ci a été bien conduite, c’est-à-dire à la chaleur du soleil ou d’une étuve faiblement chauffée. A l’extérieur, le Raifort peut remplacer la Moutarde comme rubéfiant.



Pissenlit

On utilise les feuilles et les racines, mais, en fait, les racines sont plutôt considérées comme médicales et les feuilles comme alimentaires : disons qu’on peut considérer ces dernières comme le type même du médicament-aliment. Dans les temps lointains, le suc du Pissenlit était considéré comme le spécifique des troubles de la vue. Il semble que cette vertu n’ait pas été démontrée.

Depuis bien longtemps, la médecine populaire reconnaissait à la racine de Pissenlit le pouvoir de stimuler les fonctions hépatiques. Cette propriété a été confirmée par Vignal, Brisemoret et Leclerc, qui l’employaient avec succès contre les congestions du foie. Des travaux ont prouvé que le Pissenlit agissait en augmentant la quantité de bile formée (une décoction de feuilles fraîches double le volume de bile excrétée, une décoction de racines fraîches le quadruple). En même temps, le Pissenlit augmente la contractilité de la vésicule biliaire et agit sur le foie lui-même. Il n’est donc pas étonnant que sa réputation soit si grande dans le traitement de l’insuffisance hépatique, des crises hépatiques douloureuses et des ictères. De plus, par l’intermédiaire de la fonction biliaire stimulée, il régularise les fonctions intestinales et combat remarquablement la constipation. Il agit efficacement contre différentes dermatoses et la cellulite, souvent en rapport avec une insuffisance hépatique. On l’utilise aussi dans le traitement de l’hypercholestérolémie et, par conséquent, de l’athéromatose.

Quant à ses vertus diurétiques, elles sont réelles et connues depuis longtemps, puisqu’il leur doit son nom imagé.

Le Pissenlit possède, en outre, des vertus apéritives et toniques ; c’est un reconstituant et un régénérateur du sang, qu’on recommande depuis bien longtemps contre les « pâles couleurs ».

Son usage procure aussi un effet embellissant, car on assiste rapidement à un éclaircissement du teint et au nettoyage de la langue. De plus, son suc frais appliqué sur les taches de rousseur les fait disparaître.


Prêle

La prêle est tellement riche en silice que sa tige sert à polir les bois précieux. C’est un reminéralisant de premier ordre, que Louis Renon prescrivait pour accroître les défenses des tuberculeux. Elle est très recommandée pour prévenir la carie dentaire et pour remédier aux ongles fragiles, cassants et dédoublés.
C’est un bon diurétique que la médecine populaire utilise contre la gravelle et l’hydropisie, l’albuminurie et l’hypertension des pléthoriques.
C’est aussi un des meilleurs hémostatique, qui se montre efficace chaque fois qu’il y a saignement (hémorroïdes, saignements de nez, règles trop abondantes, hématuries).
Ses cendres constituent un très bon pansement absorbant contre l’aérophagie.
A l’extérieur, le Dr Leclerc recommande la prêle pour arrêter le sang des plaies et pour panser les hémorroïdes et les ulcères variqueux.




Primevère

Selon une longue tradition médicale venant de l’Antiquité, les thérapeutes ont longtemps considéré la Primevère comme le spécifique de la paralysie. Le Dr Chomel, médecin de Louis XV, qui nous apprend à cette époque la plante était déjà désignée sous son nom populaire d’Herbe à la paralysie, ajoute qu’elle guérissait surtout «la paralysie de la langue et le bégaiement ».
Le bon abbé Kneipp la préconisait contre l’arthrite : « Si vous avez une prédisposition à l’arthrite ou que vous souffriez déjà de cette maladie, buvez pendant un certain temps de la tisane de Primevère, chaque jour une tasse. Les douleurs seront atténuées et finiront par s’éteindre ».
Linné, de son côté, trouvait que les « fleurs sont sédatives, cament la douleur et provoquent le sommeil ». Ces propriétés calmantes et antispasmodiques furent mises à profit par Ray, Bartholin et Lieutaud, qui les utilisaient dans l’hystérie, l’apoplexie, les maux de tête, les vertiges, l’insomnie et les contractions nerveuses de l’estomac. Elles jouissent aussi de propriétés béchiques utiles dans les rhumes traînants.
La racine d’après de Dr Leclerc, a le pouvoir d’augmenter les sécrétions salivaires et bronchiques. Elle favorise donc l’expectoration et elle est très recommandée dans la bronchite, la pneumonie et la coqueluche. Le Dr Leclerc la préconise également dans le traitement des contusions et des enflures des membres blessés.



Pêcher

Parfumée et juteuse à souhait, la Pêche est aussi un des fruits les plus digestibles. Comme le dit le Dr Leclerc dans son livre les Fruits de la France, « elle facilite la digestion en stimulant les sécrétions des glandes et en réduisant au minimum le travail des parois musculaires ». Cuite, elle est encore mieux tolérée par l’estomac, même le plus délicat, et elle se révèle tout aussi délicieuse que crue. Légèrement diurétique, la Pêche est aussi laxative et dépurative.

Les feuilles et les fleurs de Pêcher jouissent de propriétés laxatives et on les emploie contre la constipation des enfants. Elles sont, en outre, vermifuges.

Diurétiques, on les a conseillées aussi contre la néphrite. Elles sont renommées depuis longtemps en médecine familiale pour leurs vertus sédatives. Elles conviennent admirablement aux enfants nerveux, surtout lorsque cette nervosité est le retentissement d’une constipation habituelle. Le Dr Leclerc les recommande aussi pour calmer la toux de la coqueluche.

Les musulmans du Maghreb, paraît-il, utilisent la décoction de feuilles afin de provoquer la stérilité.



Pâquerette

La Pâquerette a été autrefois un vulnéraire très employé dans les campagnes. On l’utilisait pour remédier aux chutes et aux coups, aussi bien comme remontant interne, qui dissipait les maux de tête et les réactions émotives succédant à l’accident, que pour résorber à l’extérieur les contusions et œdèmes.

En dehors de cette utilisation principale de la modeste petite Pâquerette, on l’utilisait aussi comme diurétique, utile dans les affections rhumatismales, l’hydropisie, la gravelle, et comme sudorifique, précieux chaque fois qu’il fallait provoquer une salutaire réaction de l’organisme. C’est ainsi que les paysans ont longtemps employé la décoction chaude de Pâquerette pour faire avorter la pleurésie. Et, les jours de pénurie, ses jeunes feuilles fournissaient une agréable salade ou épaississaient un potage…

Il semble que, de nos jours, cette timide se soit laissé oublier. Seule l’homéopathie pense encore à elle en conseillant la « teinture de Bellis perennis » pour nettoyer et guérir les plaies.


Ricin

Les Egyptiens furent les premiers, croit-on, à utiliser le Ricin comme purgatif, et les Recette du coffret d’or, de Tchang-King, nous prouvent que, très tôt, les Chinois l’employèrent pour ce même usage. Au XVIIIème siècle, le Ricin était devenu, en France, le purgatif le plus populaire, et il l’est demeuré de nos jours.
Les graines de Ricin sont dangereuses et ne sont jamais utilisées directement : quelques unes suffisent à produire un effet purgatif d’une violence extrême.
On utilise toujours uniquement l’huile extraite de ces graines. L’huile de Ricin ne doit jamais être employée comme purge après la plupart des anthelminthiques végétaux ou chimiques, car elle diminue leur action et favorise la survenue de phénomènes d’intolérance. Pour l’usage externe, les feuilles de Ricin ont des propriétés émollientes et galactogènes, et on les utilise contre les douleurs de l’arthrite, l’inflammation des yeux, et pour augmenter la sécrétion du lait.
L’huile de Ricin, outre ses usages industriels, est très employée dans les brillantines, certaines lotions capillaires, et dans des pommades contre les maladies de peau.


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