Aux Vertus des Plantes
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Homéopathie

Principes généraux de l’homéopathie

L’homéopathie existe depuis plusieurs siècles. Les premiers fondements de cette médication ont été découverts et décrits par Hippocrate (460 à 361 avant Jésus-Christ). Ce n’est qu’en 1796 que l’homéopathie est énoncée de façon explicite dans un essai publié par Hahnemann. Cette thérapeutique s’est diffusée en Europe à partir de 1820 et en France dès 1830. C’est une médecine dont l’utilisation est en constante augmentation. Elle est actuellement employée en France par 5 000 médecins généralistes de façon quotidienne et 25 000 médecins de façon ponctuelle.

Hippocrate

Hippocrate (460-361 avant Jésus-Christ), décrit comme le père de la médecine, édicte les grandes lois de la pratique médicale. Il souhaite que la médecine s’appuie sur des observations et des faits, sur ce qu’il appelle la réalité, en considérant l’individu dans son intégralité et dans son environnement ainsi que tout ce qui peut l’influencer (les influences environnementales, sociales, affectives, les variations atmosphériques…).

Il décrit trois systèmes médicaux, fondements de notre actuelle démarche diagnostique et thérapeutique :

  • La loi des contraires : “les contraires sont guéris par les contraires “, à l’origine de la thérapeutique dite “allopathique”. Le patient reçoit un médicament qui lutte contre les réactions de l’organisme.
  • La voie du verbe représentée, aujourd’hui, par la psychanalyse. On examine l’état psychologique du patient.
  • La voie des semblables, reprise par Hahnemann, formulant la thérapeutique “homéopathique”. Hippocrate avait constaté que l’ellébore blanc, plante bulbeuse nommée aussi vérâtre blanc, administrée à dose pondérale, produisait des diarrhées profuses, mais que cette même plante donnée en très faible quantité, engendrait un apaisement de ces mêmes diarrhées. On prescrit au patient un médicament, en dose infinitésimale, produisant les mêmes symptômes que l’agent causal ce qui permet à l’organisme d’engendrer une réaction immunologique.

Pendant la Renaissance, Paracelse (1493-1541) médecin et alchimiste suisse s’intéresse à la thérapeutique des semblables, édictée par Hippocrate, et surtout à la notion de dose. Pour lui, “seule la dose fait le poison” et il met en place de nouveaux traitements à base de soufre, de fer, d’arsenic et d’opium.

Hahnemann

Hahnemann (1755-1843), médecin allemand reprend, deux mille ans plus tard, les notions décrites par Hippocrate. Issu d’une famille d’artisan, il fit de brillantes études de médecine tout en travaillant à des traductions. Désabusé par le peu d’efficacité des traitements médicaux de l’époque et atterré par la nocivité de ceux-ci, il reste persuadé qu’il existe une autre voie thérapeutique respectant la santé du patient. En 1790, son éditeur lui propose de traduire le livre “Materia Medica” du médecin britannique William Cullen. Il est troublé par les notes contradictoires rédigées par William Cullen à propos des propriétés du Quinquina, censé guérir de la malaria en fortifiant l’estomac grâce à ses propriétés astringentes et amères. En effet, Hahnemann, ayant lui-même contracté le paludisme lors d’un séjour en Transylvanie, s’était traité par une forte quantité de quinquina. Au lieu de fortifier l’estomac, comme le décrivait William Cullen, il lui avait occasionné de fortes brûlures d’estomac. Pour en avoir le coeur net, il réitère l’expérience et se résout alors à prendre lui-même et faire consommer à ses proches du quinquina à fortes doses pendant plusieurs jours et voit apparaitre les symptômes associés à la fièvre intermittente (accès fébriles répétés et séparés par des périodes d’apyrexie de plusieurs jours).
Hahnemann écrit dans une annexe de la traduction “l’écorce de quinquina qui est utilisée comme remède de la fièvre intermittente agit parce qu’elle est capable de produire des symptômes semblables à cette fièvre intermittente chez un homme en bonne santé”.
Entre 1790 et 1796, Hahnemann consacre son temps à étudier, après administration de drogues et substances sur lui-même et son entourage, les effets celles-ci selon le principe de similitude. En 1796, il publie alors un essai intitulé “essai d’un nouveau principe pour découvrir les vertus curatives des substances médicinales” où il fait part de ses observations sur le quinquina, observations qu’il généralise à d’autres substances pour en déduire le principe universel qu’est l’homéopathie. En 1810, il publie “l’Organon de la médecine rationnelle”, ouvrage se déclinant en six éditions, qui pose les principes fondamentaux de l’homéopathie tant sur le plan théorique que pratique, qui, selon lui ” repose uniquement sur l’expérience”. Cette nouvelle médecine est basée sur une observation minutieuse de la maladie et du patient.
Du fait de la véhémence et des critiques de la population et de ses confrères médecins et pharmaciens vis-à-vis de ses recherches, il est contraint de déménager à de nombreuses reprises. Il poursuit ses recherches et expérimentations, notamment dans un asile à Georgenthal où il apprécie aussi les premières convalescences liées à la prise de traitements homéopathiques. En 1831, le choléra fait rage dans le nord de l’Europe, Hahnemann décide alors de traiter l’épidémie par l’application de trois grands remèdes (Veratrum album, Cuprum, Camphora) qui feront preuve d’une grande efficacité sur la pathologie.
Il créée ainsi les deux termes spécifiques à la thérapeutique médicale : l’allopathie (loi des contraires) et l’homéopathie (loi des semblables). Nous verrons dans les paragraphes suivants les bases de l’homéopathie, sa préparation et son utilisation ainsi que la conception homéopathique du malade et des maladies. Les recherches citées dans cette partie de thèse permettent d’établir et d’attester de l’efficacité de cette thérapeutique.

Principes fondamentaux de l’homéopathie

On définit l’homéopathie comme une thérapeutique reposant sur un principe expérimental simple : la loi d’analogie utilisant des remèdes à doses infinitésimales obtenus par un système de dilutions spécifiques. D’après ses diverses études et observations cliniques, Hahnemann parvint à établir que la thérapeutique homéopathique s’appuie sur trois postulats dont les éléments sont liés et complémentaires :

  • Le principe de similitude
  • Le principe de dose infinitésimale
  • Le principe d’individualisme et de globalité du patient.
Le principe de similitude

“Similia similibus curantur” : que les semblables soient guéris par les semblables. La thérapeutique homéopathique s’articule principalement autour de ce concept. La loi de similitude fut énoncée dans l’Antiquité par Hippocrate. Hahnemann l’observa à son tour et bâtit sa thérapie autour de ce postulat. Il la définit de la manière suivante : “pour guérir d’une manière douce, prompte, certaine et durable, il faut choisir un médicament qui produise lui-même une souffrance semblable à celle qui doit guérir” (Hahnemann, 1824). Les médecins succédant à Hahnemann ont affiné ces notions et complété la matière médicale.

Le docteur Demarque Denis (1915-1999) précise : “toute substance à dose pondérale susceptible de provoquer des symptômes chez un individu sain peut, à dose infinitésimale, guérir ces mêmes symptômes chez un individu malade”[8]. En homéopathie, le tableau morbide à traiter est créé par la substance elle-même, la loi de similitude devient loi d’identité. C’est donc une thérapeutique qui s’articule autour du parallélisme entre le pouvoir toxicologique d’une substance et son pouvoir curatif.

Le principe d’infinitésimalité

Lors de l’établissement des pathogénésies, Hahnemann avait progressivement abaissé les posologies dans le but d’en diminuer les effets secondaires. On administre une dose suffisante pour stimuler les défenses sans aggraver l’état du patient car la dilution des doses permet de faire disparaître la toxicité au profit d’une guérison sans risque. Ce principe établit les lois de préparation du médicament homéopathique qui sont, aujourd’hui encore, les plus utilisées par les laboratoires homéopathiques. Ce concept est l’aspect le plus difficile à accepter car une dilution au delà de 10-23 ne contient théoriquement plus de molécule de la substance active.

Le principe d’individualisation

L’individualisation du sujet a pour objet de définir sa constitution, d’identifier ses réactions psychiques, physiques et pathologiques, en un mot, son ego afin de les comparer aux manifestations provoquées par le médicament chez le sujet sain (pathogénésies). On prend l’individu dans son ensemble car chaque individu réagit différemment à une même affection ou agression. En outre, un même médicament peut engendrer des effets et résultats différents selon l’individu.
Dans les maladies chroniques, l’interrogatoire est long et minutieux, car cette notion d’individualité rejoint celle de globalité et prend ainsi en compte l’ensemble des symptômes et des réactions du patient. Le principe de globalité en homéopathie permet de mettre en relation l’individu, sa maladie et le traitement en analysant ses symptômes, son terrain, sa constitution et l’évolution de la maladie en présence de la molécule.

La notion de terrain

En médecine traditionnelle, la notion de terrain définit l’ensemble des facteurs génétiques, physiologiques, tissulaires ou humoraux qui, chez un individu, favorise la survenue d’une maladie ou en conditionne le pronostic. En homéopathie, la notion de terrain a pour définition : “La réaction individuelle du malade face aux agressions extérieures”. L’homéopathie ne soigne pas qu’une maladie mais le malade dans sa globalité et le médicament de terrain ne traite pas les symptômes mais les causes déclenchant ces symptômes.
Lors de ses travaux, Hahnemann s’aperçut qu’en dépit de la bonne observance du traitement, les maladies chroniques récidivaient. La récidive est liée au fait que le traitement ne s’occupe que de l’aspect symptomatologique et non du patient lui-même. Il définit alors la notion de terrain qui tient en trois paramètres :

  • La diathèse : mode réactionnel rattaché à la maladie (terrain malade), partie acquise liée aux facteurs environnementaux.
  • La constitution : typologie morphologique de l’individu (terrain sain), partie innée ou génotype influencé par les facteurs héréditaires.
  • Le tempérament : structure psychophysiologique.
Les diathèses

Les homéopathes distinguent les maladies aigües des maladies chroniques. Selon eux, la maladie aigüe est due à un abus de substances ou à un traumatisme entraînant une crise d’élimination des toxines. Les maladies chroniques évolueraient de façon insidieuse, induisant ainsi des lésions irréversibles. Les diathèses se définissent donc comme les modes réactionnels morbides de chaque individu face aux agressions. Hahnemann les a classés en quatre groupes : la psore, la luèse, la sycose et le tuberculinisme, en rapport avec quatre grandes épidémies ravageant périodiquement l’humanité. Cette classification se base sur l’étude des antécédents, la chronologie des affections, les étiologies et les facteurs déclenchant.

  1. La psore (latin psora = gale)
    La psore se définit comme un ensemble de perturbations dû à une intoxication chronique par déficience d’élimination des déchets. Pour lutter contre cette auto-intoxication, le corps se purge des toxines par des crises d’élimination périodiques récidivantes via les organes émonctoires, la diarrhée et les vomissements. La psore est favorisée par la sédentarité ainsi que par une alimentation riche et allergisante. Elle engendre des affections cutanéo-muqueuses (peau malsaine et odeur désagréable, eczéma, prurit), des phénomènes allergiques de la sphère ORL et pulmonaire, des cystites, des troubles de la thermorégulation, une asthénie, des excès au niveau de l’appétit ou encore une allergie aux piqûres d’insecte. C’est le mode réactionnel le plus communément rencontré aujourd’hui, du fait de notre mode de vie.
    Les principales souches antipsoriques considérées comme des médicaments constitutionnels en raison de leurs relations métaboliques avec les substances constituant l’organisme sont : Calcarea carbonica, Sulfur, Lycopodium clavatum, Arsenicum album, Psorium.
  2. La sycose (latin sycosis = “excroissance en forme de figue”)
    C’est une atteinte réticulo-endothéliale chronique propice à la néoformation et au développement de cancer. Les infections génitales à germes gonococciques, les infections rhinopharyngées chroniques ainsi que les vaccinations répétées sont des facteurs de sycose car ils épuisent les systèmes de défense de l’organisme. Les individus sycotiques présentent une tendance à la dépression, à l’obésité et aux tumeurs bénignes. Sur le plan clinique, on observe deux phases : la phase hydrogénoïde qui est une tendance à l’infiltration aqueuse et aux tumeurs bénignes et la phase scléreuse caractérisée par une déshydratation et une sclérose.
    Les souches antisycotiques considérées comme des médicaments constitutionnels de ce mode réactionnel sont : Medhorrinum, Thuja occidentalis, Natrum sulfuricum, Natrum muriaticum, Graphites, Sepia, Causticum, Silicea, Kalium bichromatum.
  3. Le luetisme (latin lues = peste)
    Cette diathèse a été établie sous le modèle syphilitique. La luète recouvre des affections comme l’alcoolisme, certaines affections virales ou vénériennes, des maladies provoquées par la pollution ou une mauvaise hygiène de vie. Elle se présente en trois phases : une inflammation, puis des ulcérations nécrotiques et enfin un processus tissulaire sclérogène (sclérodermie, périostite, anévrisme). Ces symptômes sont dus à la désorganisation cellulaire.
    Les souches antiluétiques considérées comme des médicaments constitutionnels de ce mode réactionnel sont : Mercurius solubilis, Aurum metallicum, Calcarea fluorica.
  4. Le tuberculinisme (latin tuberculum = “petite tumeur”)
    Il s’agit d’un sous groupe de la psore. On le rattache à la toxine tuberculeuse. Cette diathèse est marquée par une accélération du métabolisme et une perte de substance. Le tuberculinisme se caractérise par deux phases : le stade sanguin ou ganglionnaire qui se définit par une atteinte des voies aériennes supérieures et une congestion veineuse périphérique et le stade de déminéralisation marqué par une sécheresse des muqueuses et des troubles intestinaux. Chez les enfants, on retrouve des infections ORL à répétition, des troubles gynécologiques et une insuffisance veino-lymphatique chez l’adolescent.
    Les souches antituberculiniques considérées comme des médicaments constitutionnels de ce mode réactionnel sont : Tuberculinum, Pulsatilla, Natrum muriaticum, Calcarea phosphorica.
Les constitutions

La constitution homéopathique est représentée par un ensemble de caractères morpho-physiologiques de l’individu, dépendant de facteurs héréditaires. Hahnemann a introduit la notion de diathèses, mais c’est à deux médecins du XXème siècle, Antoine Nebel et Léon Vannier, que l’on doit la classification morphologique des individus (constitutions) en quatre groupes selon la silhouette, l’ossature et les articulations.

  1. La constitution carbonique
    C’est un sujet bréviligne, d’allure rigide. Sa stature est large, ses membres sont forts et ses aplombs solides. Il a un visage carré ou long et des dents blanches. Sa démarche lente, raide et lourde traduit une personnalité dite passive. Il recherche le calme et la quiétude. Il ne doit pas être sédentaire car il a une forte tendance à l’obésité par rétention d’eau, à l’hypercorticisme, à l’hypothyroïdie et aux maladies du sujet “gras” (diabète, cholestérol). Le sujet est sensible à la diathèse psorique. Les souches correspondant à cette constitution comportent le radical “carbonique”.
    Remède constitutionnel : Calcarea carbonica.
  2. La constitution phosphorique
    C’est un sujet longiligne, maigre aux membres longs et minces, d’aspect harmonieux. Cet individu nerveux s’épuise très rapidement sur le plan physique. Il est sujet aux troubles de minéralisation avec des problèmes dentaires et des douleurs osseuses. La diathèse le caractérisant est souvent le tuberculinisme. Ces sujets correspondant à la constitution phosphorique comportent souvent, dans les souches, le radical phosphore ou des dérivés du phosphate.
    Remèdes constitutionnels : Calcarea phosphorica, Kalium phosphoricum, Phosphoricum acidum.
  3. La constitution fluorique
    Le sujet, disharmonieux, a un développement morphologique anarchique, avec une asymétrie faciale et corporelle. Sa mâchoire est implantée de façon irrégulière. Ses gestes désordonnés, dus à une hyperlaxité ligamentaire, donnent lieu à de nombreuses entorses et luxations. Sur le plan psychique, c’est un sujet nerveux, instable et, paradoxal. La diathèse le caractérisant est la diathèse luétique. Les individus fluoriques répondent bien aux souches contenant le radical “fluor”.
    Ses remèdes sont : Calcarea fluorica, Fluoricum acidum.
  4. La constitution sulfurique
    Le sujet est de corpulence moyenne avec un aspect harmonieux et une tonicité normale. Ses dents sont blanches et bien implantées. Au niveau psychique, le sujet arrive à se maitriser bien qu’il ait une agressivité impétueuse qui le conduit à regretter presque immédiatement ses gestes de provocation. À la moindre surcharge alimentaire, vaccinale ou médicamenteuse, il manifestera des sueurs, un eczéma, de l’acné, ou bien des diarrhées et mucus divers qui lui permettent d’éliminer les toxines.
Principe de fabrication d’un médicament homéopathique
Définition du médicament homéopathique

“Les préparations homéopathiques sont obtenues à partir de substances, de produits, ou de préparations appelées souches selon un procédé homéopathique. Une préparation homéopathique est généralement désignée par le nom latin de sa souche suivi de l’indication du degré de dilution”.

Code de la Santé Publique (Article L. 5121-1) :
“Tout médicament obtenu à partir de produits, substances, ou compositions, appelées souches homéopathiques, selon un procédé de fabrication homéopathique décrit par la pharmacopée européenne ou, à défaut, par les pharmacopées utilisées de façon officielle dans un autre état membre de la communauté européenne. Un médicament homéopathique peut contenir plusieurs principes”.
Le médicament homéopathique est désigné par le nom latin de la souche, suivi de l’indication du degré de dilution. Sa préparation est réglementée au niveau de la Pharmacopée Française 10ème édition. Le remboursement des spécialités est assuré par l’Assurance Maladie.

Les souches

L’homéopathie puise ses matières premières dans les trois règnes naturels : végétal, animal, minéral.

Les souches d’origine végétale

Plus de la moitié des préparations homéopathiques est fabriquée à partir de souches végétales. Les plantes employées sont souvent des plantes sauvages. On utilise la plante entière (Drosera), les fleurs, la racine ou le rhizome (Bryonia alba), les baies, les fruits (la noix vomique : Nux vomica), les tiges ou bien encore l’écorce (écorce de Quinquina : China rubra). Une fois la cueillette réalisée, au moment où elles contiennent le maximum de substances actives, les plantes macèrent dans l’éthanol 60% V/V afin d’obtenir des teintures mères. Toutes les étapes, de la cueillette à la macération, en passant par l’identification et le contrôle des matières premières sont enregistrées. Le contrôle des matières premières est consigné dans la Pharmacopée Française 10ème édition et les fiches de fabrications sont consignées dans le les Bonnes Pratiques de Fabrication industrielle.

Les souches d’origine animale

Ces souches proviennent d’animaux entiers (certains arthropodes), de parties d’organes d’animaux (mâchoire inférieure du lézard : Amphisboena vermicularis) ou de leurs sécrétions (venin de reptile, d’abeille, de mollusque). Une fois les parties de l’animal récupérées, elles sont préparées dans l’éthanol.

Les souches d’origine minérale

Ces composés proviennent de corps naturels tels que le sel de mer (Natrum muriaticum), les métaux comme l’argent (Argentrum nitricum), les substances purement chimiques comme le soufre (Sulfur) et les corps composés comme le mélange de chaux et de Ces souches, donnant naissance aux médicaments appelés biothérapies, sont obtenues à partir de produits pathogènes avirulents (tués) comme la vésicule de gale (Psorinum), la tuberculine de Koch (Tuberculinum), le pus blennorragique (Medhorrinum). Elles sont employées lorsque le traitement homéopathique ne donne pas d’amélioration ou de résultats positifs.
Toutes les souches et les teintures-mères sont conservées pour une durée maximale de 5 ans.

Les procédés de fabrication des médicaments homéopathiques

Les médicaments homéopathiques sont soumis à des normes de fabrication et de contrôle répertoriées dans l’ouvrage ” Les pratiques de bonne fabrication (PBF)”.

L’extraction des principes actifs

L’extraction permet d’obtenir une teinture-mère qui est la première préparation permettant de réaliser les dilutions hahnemanniennes ou korsakoviennes. Les substances solubles macèrent dans un mélange eau/alcool à 60% V/V pendant trois semaines (21 jours) dans des cuves en acier inoxydable (matériau inerte). Puis deux filtrations, par presse hydraulique, sont réalisées à 48 heures d’intervalle. Les substances insolubles, employées à l’état pur, sont triturées, c’est-à-dire broyées avec du lactose. Les souches sont ensuite déconcentrées par addition de lactose jusqu’à obtention du seuil de solubilité (en général 3 CH ou 4 CH).

La dilution

La dilution consiste à déconcentrer de façon successive une substance de base. Elle s’effectue selon deux procédés : la dilution hahnemannienne et la dilution korsakovienne.

  1. La dilution hahnemannienne : Cette dilution est amplement employée pour mettre au point les préparations homéopathiques. La dilution au centième “centésimale hahnemannienne (CH)” est la technique la plus couramment utilisée. Il existe aussi des dilutions au dixième dites “décimales hahnemanniennes (DH). Le nombre d’opérations effectuées définit la hauteur de dilution.
    Procédé hahnemannien :
    On prélève 1 goutte de teinture-mère que l’on dilue avec 99 gouttes d’alcool à 70% V/V. Par une action de dynamisation, on homogénéise le mélange pour obtenir la substance “X” 1 CH. Pour réitérer cette opération, on dépose une goutte de cette préparation dans un flacon et on ajoute à nouveau 99 gouttes d’alcool à 70% V/V, on agite pour obtenir la substance “X” 2 CH. On répète ce processus à chaque fois dans un nouveau flacon pour arriver à la dilution désirée.
    Pour les produits insolubles, la préparation par macération est impossible, il faut donc travailler en milieu sec. La dilution 1 CH est obtenue en ajoutant, graduellement, 99 parties de lactose à la substance mère tout en broyant finement le mélange. Cette opération est appelée “trituration”. A partir de 3-4 CH, les substances sont considérées comme solubles, donc préparées selon la méthode hahnemannienne conventionnelle décrite ci-dessus.
    On rencontre également des dilutions au dixième : 1 DH, 2 DH… suivant le même principe que la dilution centésimale mais avec 1 goutte de teinture mère pour 10 gouttes de solvant. Pour la trituration, il faut prendre une quantité de “X” de souche avec 9 quantités de véhicule solide.
    La législation française autorise la fabrication de médicament homéopathique jusqu’à la trentième centésimale hahnemannienne.
    Le schéma présenté ci-dessous permet de mettre en image la technique de dilution hahnemannienne décrite dans ce paragraphe.
  2. La dilution korsakovienne ou “technique à flacon unique” :
    Cette technique de dilution, mise au point par Korsakov, homéopathe russe (1788-1853) est beaucoup moins répandue que la méthode hahnemannienne. Depuis les directives européennes de 1992, cette technique a été généralisée à tous les états membres de l’Union Européenne. De par le manque de précision dans le dosage de la substance, les dilutions korsakoviennes sont tombées en disgrâce auprès des autorités pharmaceutiques françaises. D’abord interdite, cette méthode a de nouveau été réintroduite sur le marché en 1992.
    Procédé korsakovien :
    Dans un flacon, on verse une part de teinture mère que l’on vide sans rincer le flacon, ni l’égoutter, on le remplit aux deux tiers d’alcool à 70% V/V et on agite énergiquement. Le produit adhérant à la paroi (environ 1%), dilué et dynamisé, correspond à la première dilution korsakovienne ou dilution au 1/100. On remplit le flacon de 99% de solvant et on renouvelle l’opération, c’est la deuxième dilution korsakovienne.
    Le schéma présenté ci-dessous permet de mettre en image la technique Korsakovienne décrite dans ce paragraphe.
La dynamisation

Lors de ses expérimentations, Hahnemann aurait découvert qu’en diluant de manière classique les souches homéopathiques, les dilutions perdaient leurs effets toxiques, mais aussi leurs effets thérapeutiques. Il a aussi découvert que lorsque les souches étaient remuées dans la fiole lors des dilutions successives, les médicaments perdaient leurs effets toxiques mais pas leurs actions thérapeutiques. Cette étape est appelée “Dynamisation”. Une agitation est réalisée entre chaque dilution par des machines appelées “dynamiseurs”. C’est une action mécanique de frottement et de succussion. Grâce à une substance neutre liquide servant de support, les molécules ainsi transformées restent séparées et la succussion en produisant des chocs, permet de laisser les molécules séparées entre elles. Seules les substances liquides subissent une succussion, les substances solides comme les granules ou globules subissent, eux, une imprégnation.

L’imprégnation

C’est une technique visant à fixer la dilution réalisée sur un support neutre. Les globules et granules sont imprégnés, secoués puis séchés. Cette manipulation consiste à pulvériser la solution diluée et dynamisée sur un support solide, c’est à dire sur des granules ou globules.

Galénique des médicaments homéopathiques

La majeure partie des médicaments homéopathiques se présentent sous forme de granules, de globules ou de gouttes.

Granules

Ce sont de petites sphères de 0.05 g contenant 85% de saccharose et 15% de lactose. Il y a 20 granules au gramme. Les granules sont contenus dans des tubes de 4 g soit 80 granules dans un tube.

Globules

Ce sont de petites sphères de 0.005 g contenant les mêmes proportions de saccharose et de lactose décrites ci-dessus. Les globules sont conditionnés dans des tubes “dose”.
1 dose = 1 g de globule = 200 globules

Les gouttes

Elles sont présentées sous la forme d’un excipient alcoolique à 30% V/V. Elles sont réservées aux dilutions basses mais peuvent aller jusqu’à la dilution 30CH.
Il existe des médicaments homéopathiques sous forme de suppositoires, ovules, injections vaginale, pommades, comprimés à sucer, pâtes, collyres.

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